mardi 15 mai 2012

L'eau à la bouche


    Hier soir, j’ai regardé le ciel une dernière fois avant d’aller me coucher. Je n’avais jamais vu autant d’étoiles, trop peut-être ? un bordel là haut.. .bordel en haut, bordel en bas et plus j’y pense , plus je me dis qu’on doit se planter, qu’on doit croire en rien, en rien…et puis il y a ce chien, à côté de moi, j’aime bien les chiens. Ces poils semblent collés, on n’imagine pas pouvoir le brosser et puis il me semble qu’il ne voudrait pas qu’on le brosse, il a l’air vieux.
 Ça sent bon le café, des hommes sont assis au comptoir, ils fument, ils parlent, digèrent le journal . Certains ont embrassé la patronne, d’autres lui ont souhaité de bonnes fêtes, elle dit qu’elle a froid, qu’il faut fermer la porte d’entrée, qu’il n’y a plus de sous, que le facteur fait chier de lui avoir mis les factures de ses voisins dans sa boite à lettres.
 Les étoiles sont bien accrochées au ciel, en arracher une poignée, elles résistent dures comme fer. Pourtant…
Y’avait de la poésie sur les toits des maisons, sur les fils à linge, de la poésie jusque dans les poches des pauvres . Là ou on n’imagine pas en trouver ; tapie dans l’ombre, ça ne crie pas la poésie dans la poche d’un pauvre ;  ça lui réchauffe les doigts  cinq minutes. 

LPG  extrait de ' L'eau à la bouche'

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