Hier soir, j’ai
regardé le ciel une dernière fois avant d’aller me coucher. Je n’avais jamais
vu autant d’étoiles, trop peut-être ? un bordel là haut.. .bordel en
haut, bordel en bas et plus j’y pense , plus je me dis qu’on doit se planter,
qu’on doit croire en rien, en rien…et puis il y a ce chien, à côté de moi,
j’aime bien les chiens. Ces poils semblent collés, on n’imagine pas pouvoir le
brosser et puis il me semble qu’il ne voudrait pas qu’on le brosse, il a l’air
vieux.
Ça sent bon le café, des hommes sont assis au
comptoir, ils fument, ils parlent, digèrent le journal . Certains ont embrassé
la patronne, d’autres lui ont souhaité de bonnes fêtes, elle dit qu’elle a
froid, qu’il faut fermer la porte d’entrée, qu’il n’y a plus de sous, que le
facteur fait chier de lui avoir mis les factures de ses voisins dans sa boite à
lettres.
Les étoiles sont bien accrochées au ciel, en
arracher une poignée, elles résistent dures comme fer. Pourtant…
Y’avait de la poésie sur les toits des maisons, sur
les fils à linge, de la poésie jusque dans les poches des pauvres . Là ou
on n’imagine pas en trouver ; tapie dans l’ombre, ça ne crie pas la poésie
dans la poche d’un pauvre ; ça lui
réchauffe les doigts cinq minutes.
LPG extrait de ' L'eau à la bouche'