Vous avez un grain? Alors cette page est pour vous! Des nouvelles, de la poésie et de la folie c'est chez Laurette Petit Georges.
mercredi 11 juillet 2012
dimanche 8 juillet 2012
Polka
Elle est là la
marchande de gâteaux
A vendre ses gâteaux
Ses gâteaux qui
font le tour du monde
Du Pakistan au
Vatican
Du Mozambique au
Kurdistan
Des éclairs
foudroyant
Des religieuses
tout bonnement
Pour les prêtres
les amants
Aux têtes de nègre
rondes
Rondes comme la tête
de la marchande
Qui sourit aux appétits
aux abrutis
Aux divorcés
claquant des dents
Au pauvres gens derrière
la vitrine réfrigérée
Qui louchent qui
bavent devant
Qui ont le temps
de digérer leur passé
Et cet homme qui
compte
Qui n’en finit pas
de compter
Et la marchande de
recompter les pièces du monde
Les pièces montées
de toute pièce
Pour acheter les gâteaux
Des gâteaux à la
ronde
Immondes
LPG
20/05/04
mercredi 20 juin 2012
Massey Fergusson
Le boulot,quand y’en a plus, y’en a encore. C’est sans fin.
Du tralalala sur des tartines de pain, de l’opus de doux dingues;des ampoules
éclairant le fond des mains. On se couche le soir, dos plat sur le matelas, colonnes
vertébrales à vif, zygomatiques à
l’arrêt, sur l’oreiller, on ronfle entre deux apnées. Nos pieds sont restés
dans les champs entre deux ballots de paille et une fourche. On est montés sur
la remorque, descendus de la remorque; remontés en se tenant les reins pendant
que le soleil nous mangeait le dos. Lucienne a conduit le tracteur toute la
journée, de temps en temps une brise légère soulevait sa robe.
Extraits de ' Bleu blanc rouge' Brèves littéraires LPG
jeudi 7 juin 2012
"Des nouvelles du pays"
Les platanes perdaient-leur écorces. Ça ne les fait pas
mourir, c’est beau, c’est blanc en dessous, c’est lisse. Justin tenait la main
de son petit fils, la petite menotte laissait gigoter ses doigts dans la
vieille main. Tu vois, les platanes sont alignés en trompe l’œil on les voit de
loin, un jour quelqu’un a voulu les couper, les autres l’en ont empêché. Il
fallait du bois, le charbon était cher, il a dit qu’on n’avaient rien compris,
qu’on était des abrutis, des sales chiens. Le petit trouve ça drôle, ses doigts
gigotent encore plus, il tente d’extraire sa main de la pression sécuritaire
pour courir un peu mais Justin serre et va doucement le long de la route
droite. Encore deux kilomètres pour arriver à Saint Martin, le petit serait
très fatigué en arrivant là-bas, il ne pourrait pas le porter.
Saint Martin était escarpée, une union de collines, des
forêts mousseuses protégeaient le village. Des fougères épaisses couvraient
généreusement les fossés calamiteux. Jusqu’au cimetière, des champs, des
champs, des champs. Il faisait chaud, la moisson battait son plein, des terres
agricoles fertiles, grasses, noires, sous la paille couchée. Des hommes au loin
sur la remorque s’affairaient dans la sueur de leur chemise. Ils s’étaient tu
en voyant arriver Justin, le petit pleuraient sa mère, ils lui proposèrent un
bonbon. Justin annonça qu’il avancerait jusqu’au café pour leur dire ce qu’il
avait à leur dire. Les histoires de grands sont effrayantes, en arrivant,
Justin poussa gentiment l’enfant dehors, lui demanda de s’asseoir et d’attendre
un peu.
Les hommes s’étaient installés au comptoir, il prit une
bière et l’avala cul sec avant de parler.
« - Ils sont arrivés ! Ils ne sont pas comme
nous ! Ils sont comme à la télé, sauf qu’ils ont les mêmes voitures que
nous ! Et leurs femmes ? Au moins quatre gosses par femmes, plus un
dans le bide et c’est nous qui payons ça !
Justin reprit une bière et un orangina pour le petit
toujours assit sur sa marche.
-
C’est pas ça le pire. Le pire c’est qu’elles sont
complètement voilées, un truc devant, là comme ça, on ne voit que leurs
yeux ! ça devrait être interdit !
-
Ils restent où finalement ? Le maire dit qu’ils ne
sont pas de passage, qu’ils vont s’installer. Qu’ils sont français. Qu’ils
feront peut être un peu de bruit.
-
Qu’est-ce qu’ils ont comme meubles aussi reprit-il en
finissant sa bière, je les ai vu décharger le camion !
Les gars écoutent. La télé ne raconte pas de mensonges,
ils ont dit qu’ils viendraient un jour chez nous. Ils ont dit que ce serait
compliqué, que les charcutiers foutaient tous le camp et que les boulangers
vendraient du pain noir.
Laurette Petit Georges extrait "Des nouvelles du pays"
mercredi 6 juin 2012
11 septembre
11
11
11
11
11
11
11
11
Onze
septembre
11
bouffer
la télé
11
colmater
l'ulcère
d'ingérence
11
se
voiler la face
d'un
linge pâle
11
boire
du thé
toucher
l'heure
du
bout des doigts
11
11
11
11
11
11
11
11
11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11
LPG
lundi 4 juin 2012
Bonne fête maman
Bonne fête maman
Voilée
Dévoilée
Revoilée
Afficher
Ce fichu
C’est fichu
Fichus à fleurs
Fichus à beurs
Fichus à peurs
Fichez la paix
Aux fichus des fées
Aux fichus défait
Traînant au sol
Au ras le bol
En une obole
Pour l’école
Bonne fête maman
LPG
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